A bas la vétusté, vive la nouveauté !
Page augustinienne, n°26
Les pages augustiniennes vous aident à prier au long de l’année, grâce à des textes tirés de la grande œuvre de Saint Augustin, patron et fondateur des chanoines réguliers.
Dès que le Christ fut descendu, fut né, dès que Siméon le vit entre les bras de sa mère, ce pieux vieillard reconnut le divin enfant, le prit dans ses mains et s’écria : « Maintenant, Seigneur, vous, laissez votre serviteur aller en paix : car mes yeux ont vu votre salut ». Voilà dans quel sens il disait : « Montrez-nous, Seigneur, votre miséricorde, et donnez-nous votre Salut ». Les vœux du vieillard se trouvèrent ainsi accomplis, quand le monde lui-même touchait à la vieillesse. Le Sauveur se donnait à ce vieillard, au moment où il visitait ce vieux monde. Mais si dès lors le monde était vieux, qu’il prête l’oreille à cet avertissement : « Chantez au Seigneur un cantique nouveau ; que toute la terre le chante au Seigneur ». A bas la vétusté, vive la nouveauté.
« Chantez au Seigneur un cantique nouveau ; oui, chantez au Seigneur ». Voyez avec quelle émulation travaillent les constructeurs. « Chantez au Seigneur. — Bénissez son nom. — Publiez la bonne nouvelle », en grec : l’Évangile. Prêchez. Quoi ? — « Le jour qui naît du jour ». Quel est-il ? « Le Salut de Dieu ». Quel est encore ce jour qui naît du jour ? C’est la lumière qui naît de la lumière, le Fils qui naît du Père, c’est son Salut. Publiez sa gloire parmi tous les peuples, ses merveilles au sein des nations ». C’est ainsi que se bâtit le temple après la captivité.
Extrait du Sermon 113
Le sermon 113 nous parle du temple nouveau que le Seigneur vient édifier. C’est d’abord le temple de son propre corps, formé dans le sein de la Vierge Marie. C’est l’Eglise, qui s’édifie lorsqu’un homme parvient au salut par la grâce, c’est aussi l’œuvre de Dieu dans le cœur de chaque chrétien.
Ici, saint Augustin place ce renouvellement et cette construction du temple nouveau dans le contexte de la Présentation de l’Enfant Jésus au Temple, que nous célébrons le 2 février. Au fond, dans ce temple-là, tout est vieux. L’alliance avec le peuple d’Israël va bientôt être accomplie par le Nouveau Testament. Le culte de Moïse ne va plus être vivifiant mais mort. Le vieillard Siméon est le signe de cette vétusté. Mais accomplissement heureux : le vieillard en reconnaissant dans l’Enfant le Salut promis montre que, quelles que soient nos décrépitudes, Dieu vient nous apporter la Grâce. Celle-ci nous transforme en Temple nouveau si notre vie répond, résonne, à ce don.