Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse print Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse

Sur la brèche

Dépose du mur de séparation

Entre les murs ruinés du transept, les ouvriers de l’entreprise RBMH vont bon train. Suite au coulage de la dalle de béton, ils ont rapidement élevé les échafaudages contre les façades du bras d’église.

C’est bientôt tout le volume du transept qui est bardé de structures métalliques. Les ouvriers peuvent maintenant accéder aux arases des murs et à la toiture du bas-côté.

Pendant ce temps, des ouvriers sont actifs aussi à l’intérieur, de l’autre côté du mur de séparation. Ils montent d’autres échafaudages afin d’accéder à la voûte du plafond. Celle-ci, de briques et de plâtre et mise en place à la fin du XIX° siècle, prend appui sur le mur à déposer. Elle doit donc elle aussi être enlevée.

Puis vient le temps de s’attaquer au mur. En commençant d’abord par le faite, les maçons descellent les pierres une à une. Jouant du marteau piqueur ou de la barre à mine, évacuant pierres et gravats par la grue, la brèche initiale devient vite un trou béant. Il leur faut ainsi moins de deux semaines pour déposer les 10 mètres de hauteur du mur. La réunification du transept avec le bas-côté, même à ciel ouvert, donne tout de suite de belles perspectives quant au volume final.

Perspectives de reconstruction

Le lapidaire déposé est imposant. Le volume de certaines pierres force l’admiration des maçons devant le labeur de leurs anciens qui travaillaient sans grue. De nombreux remplois sont retrouvés et mis de côté. Le reste des pierres est entassé à proximité du transept, en attendant la réédification des murs. Outre les remplois, on trouve aussi un ancien enduit sur le pilier pris dans le mur, préservé des intempéries par la maçonnerie. De plus, des pierres peintes sont retrouvées, scellées dans la structure. Ces traces d’enduits et de peinture indiquent que l’église étaient autrefois plus ornée qu’aujourd’hui.

Les échafaudages donnent aussi un accès de plein pied à l’arc subsistant. Cela permet de commencer à prendre des cotes, placer des repères et tirer des cordeaux, en prévision des futures constructions.

Les maçons s’attaquent maintenant au mur de l’ancienne sacristie, qui coupe le bas-côté en deux parties. L’un d’eux confie : « Là aussi, il y a des grosses pierres à sortir ! »