Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse print Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse

La dernière brèche

Dans le bras sud du transept, les chaleurs estivales ne freinent pas l’avancée des travaux.

Le dernier arc est posé. Il a fallu d’abord consolider le pilastre, usé par quelques siècles sous les intempéries. Ce sont maintenant quatre arcs de plein cintre qui enjambent notre bras d’église.

Le mur ouest, lui aussi, est achevé. Il a été prolongé jusque sur l’imposant arc de grès, et il rejoint maintenant le mur de la nef. De plus les maçons se sont appliqués à réduire son important dévers. Sa largeur d’1,30 mètre a demandé un volume considérable de pierres pour l’élever à la bonne hauteur. Ces pierres de remplissage, toutes issues de l’abbaye, provenaient des cloisons déposés dans le transept, ou du stock des anciens travaux. Le remploi de ces pierres, déjà utilisées ici plusieurs siècles auparavant, nous inscrit aussi un peu plus dans l’histoire de cette antique abbaye. A l’arase de ce mur, les ouvriers posent maintenant les corniches, dont le style reprend celles du corps de l’abbatiale.

Le mur oriental demande encore de l’attention. La voute de l’absidiole nord est en place. Au dessus, les ouvriers ont bâti une baie similaire à celle du côté sud. La taille minutieuse des pierres a ralenti l’élévation du mur. La baie terminée, la maçonnerie va pouvoir reprendre son rythme habituel. Cette dernière brèche devrait donc être comblée rapidement.

Les travaux avancent aussi sous les toits, à la jonction du transept avec le bas-côté. On y prépare la mise en place de la voute au dessus de la chapelle latérale, en commençant par l’arc qui enjambera le bas-côté, à l’entrée. On s’inspire pour cela de l’autre chapelle latérale, côté nord, voutée de tuf et nervurée de pierres. Ces chapelles, ajoutées à la fin du Moyen-Âge, sont de style gothique tardif. Le nouvel arc sera donc brisé, non de plein cintre. Un coffrage est alors redessiné, et les claveaux taillés dans un beau grès ocre. Pour la bonne mise en place, les murs sont expurgés de certains ajouts du XIXème. Une fois les pieds de voute solidement assis, l’arc pourra être mis en œuvre.

 

La coupure des travaux, à la fin de l’été, devrait montrer un transept dont la maçonnerie sera quasiment achevée.